Un Maire humain
On l’oublie parfois un peu, mais le maire, outre ses fonctions politiques et de représentant de l’État, est aussi, en tant qu’exécutif municipal, le « patron » des agents municipaux.
Or, n’a-t-on pas coutume de dire que « le poisson pourrit par la tête » ?
En l’occurrence, à la mairie de Colmar, la tête est bien malade, et cela ne s’arrange pas. Il n’y a pas un jour sans que je n’entende parler de la chape de plomb qui pèse aujourd’hui sur les agents, avec une démotivation et un mal-être ressenti par de plus en plus d’entre eux.
J’ai dans mon équipe plusieurs agents territoriaux et des spécialistes des collectivités territoriales et du management public. Et je suis moi-même cadre territorial dans une commune. Or, lorsque nous analysons la gestion des ressources humaines menée à Colmar, nous avons l’impression, comme dans presque tous les autres domaines, que rien n’a changé depuis les années 1990. Le management est resté cantonné à de la gestion, essentiellement sous l’angle financier, l’aspect humain étant relégué au second plan. Le maire décide, et les agents exécutent; point final.
La Ville et l’Agglomération en tant qu’employeurs doivent changer de « logiciel ». Le dialogue avec les représentants doit être rétabli et se faire dans la confiance. Une administration est une organisation hiérarchisée, certes, mais chacun-e doit pouvoir s’exprimer et faire remonter les problèmes qu’il/elle rencontre sans craindre d’être pénalisée pour cela. Lorsqu’une anomalie est signalée, ce n’est pas le messager qui doit en être tenu responsable. Si vous nous faites confiance les 15 et 22 mars, nous mettrons fin à cette gestion devenue caricaturale, pour passer à un management public du XXIe siècle. Une organisation dans laquelle chacun a toujours un rôle bien défini selon l’organigramme, mais participe à une vraie co-construction entre les élus, les cadres et tous les agents, au service de la collectivité et de l’intérêt général. Il s’agit de redonner du sens aux missions de chacun, tout simplement. Les agents municipaux ne sont pas qu’une charge financière. Ils sont avant tout une richesse humaine et un vivier de compétences qui ne demandent qu’à être mieux reconnues. Se vanter de comprimer toujours plus ces moyens, c’est clairement faire l’aveu que l’on fait chaque jour régresser le service public à Colmar.
Quant à la prime d’assiduité telle qu’elle est conçue aujourd’hui, elle sera supprimée pour la remplacer par un CIA (complément indemnitaire annuel) complet et plus équitable, dans l’esprit du RIFSEEP (nouveau régime indemnitaire des agents publics) qui prend en compte l’expérience, l’implication générale, le savoir-être, etc. et ne doit pas être « à la tête du client », en fonction du niveau de docilité. C’est un chantier important que j’ai piloté avec succès dans le cadre de mes missions professionnelles, et que je suis à même d’impulser à Colmar, main dans la main avec la Direction générale des Services et la Direction des Ressources humaines.